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GORGIAS

semble-t-il, de sa pensée dans la première partie de sa vie, et que ses derniers ouvrages, en général, indiquent une tendance à mieux mettre en lumière la complexité des choses.

Toutes ces raisons ne sauraient aboutir à la détermination d’une date précise. Bornons-nous donc à dire que, selon toute vraisemblance, le Gorgias est à peu près contemporain du Protagoras, et que tous deux appartiennent sans doute aux années qui suivirent le retour de Platon à Athènes après ses grands voyages, c’est-à-dire à la période comprise entre 395 et 390 environ.

VI

LE TEXTE

Les principaux manuscrits sont, pour le Gorgias, le Bodleianus (B) et le Venetus (T) ; mais quelques bonnes leçons nous ont été conservées par des manuscrits secondaires ou plus récents (recc.) : j’ai collationné de nouveau, sur photographie, le Vindobonensis, suppl. gr. 21 (Y), qui a conservé en plusieurs endroits la meilleure tradition, ainsi que le Vindobonensis, suppl. gr. 7 (W), et j’ai adopté, à la suite de Burnet et d’après sa collation, quelques leçons excellentes du Vindobonensis 55, suppl. gr. 39 (F). En outre un papyrus d’Oxyrhynchus, déjà utilisé également par Burnet, reproduit un passage du dialogue (507 b-508 d) et nous atteste l’ancienneté de certaines leçons qui ne sont pas toutes bonnes.

Au total, le texte, ici comme dans le Protagoras, se rapproche davantage de la tradition manuscrite que celui de Schanz, trop hardi selon moi, dans l’adoption de certaines corrections conjecturales. Toutes ces divergences d’ailleurs portent sur de menus détails qui ne modifient pas gravement le sens.

Je dois signaler en terminant une correction que j’introduis de mon propre chef dans le fragment de Pindare cité à la p. 484 b, et qui exige quelques explications trop longues pour trouver place dans l’apparat critique. Je les ai données dans un article de la Revue des Études grecques (1921, p. 125). En voici le résumé.

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