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PROTAGORAS

nents sont incapables de transmettre leur art à leurs enfants. Démontre-nous que la vertu (qui dépend de la politique) peut s’enseigner (319 a-320 c).

Voulez-vous, dit Protagoras, un mythe ou un discours explicatif ? — Laissé libre, il choisit le mythe comme plus agréable (320 c).

Protagoras commence par un mythe : La répartition des qualités entre les êtres vivants par Épiméthée et par Prométhée (320 c-323 a). Ce mythe explique pourquoi l’on écoute le premier venu dans les délibérations relatives à la justice : c’est que l’on admet que tous les hommes participent à la justice (323 a-c). Tout le monde croit cependant que la vertu n’est pas un don naturel et qu’elle peut s’enseigner (323 c-324 d).

Dans un discours suivi, Protagoras réfute alors la seconde objection de Socrate : en fait, les hommes vertueux ne négligent rien pour la transmettre à leurs fils (324 e-326 e). — S’il y a des échecs, c’est qu’il en est ainsi dans tous les arts, et ces échecs d’ailleurs ne sont que relatifs (326 e-328 a). — Conclusion (328 a-d).

Reprise de la discussion dialectique par Socrate : Cette vertu, dont tout le monde parle, est-elle une chose unique ou multiple (328 d-329 d) ? — Protagoras : la vertu est une, et les vertus différentes sont les parties de cette unique vertu (329 d-330 a). — Socrate : en quel sens ces vertus particulières sont-elles distinctes les unes des autres ? Cette distinction exclut-elle toute ressemblance ? Exemple. — Protagoras : il y a des ressemblances entre elles (330 a-332 a).

Socrate : reprenons la question par un autre côté, par la recherche des vices contraires aux vertus ; une même chose n’a qu’un seul contraire, semble-t-il ; or la sagesse et l’habileté n’ont-elles pas un même contraire, la sottise ? Comment accorder cela ? Et la justice aussi n’est-elle pas le contraire de la sottise ? Ou l’injustice peut-elle quelquefois être bonne, c’est-à-dire utile (332 a-333 d) ? — Protagoras : il y a des choses tantôt utiles, tantôt nuisibles, tantôt bonnes, tantôt mauvaises ; développement à ce sujet (333 d-334 c).

Fausse sortie de Socrate, qui réclame des réponses brèves. Protagoras essaie de se dérober. Interventions successives de Callias, d’Alcibiade, de Critias (334 c-336 e).

Intermède : Les discours des deux autres Sophistes, Prodi-