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LACHÈS

[ou Sur le courage, genre maïeutique.]



LYSIMAQUE MÉLÉSIAS NICIAS LACHÈS
LES ENFANTS DE LYSIMAQUE ET DE MÉLÉSIAS
SOCRATE


Préambule.

Lysimaque. — 178 Vous avez vu, Nicias et Lachès, le combat de cet athlète armé. Nous ne vous avons pas dit tout d’abord, Mélésias et moi, pourquoi nous vous avons priés d’assister avec nous à ce spectacle : nous allons maintenant vous en donner la raison, car nous pensons que nous devons être francs avec vous. Il y a des gens qui tournent ces représentations en ridicule, mais qui, si on leur en demande leur avis, se dérobent et, par égard pour leur interlocuteur, parlent contre leur pensée. Pour vous, nous estimons que vous êtes bons juges en la matière et que, votre opinion formée, vous serez assez francs pour nous la faire connaître. C’est pourquoi nous vous avons appelés à nous donner votre avis sur la question que nous allons vous soumettre. Voici où tend ce préambule.

Nous avons deux fils, Mélésias et moi : celui-ci, le fils de Mélésias, s’appelle Thucydide, comme son grand-père ; le mien, que voici, porte aussi le nom de son grand-père paternel et s’appelle Aristide[1]. Nous voulons prendre le plus grand soin de leur éducation et ne pas les laisser, comme tant de jeunes gens au sortir de l’enfance, libres d’agir selon leur caprice :

  1. Cette transmission du nom du grand-père au petit-fils était habituelle dans les familles athéniennes.