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HIPPIAS MAJEUR

disciples, qu’il suppose être Clitophon. Tout cela est bien arbitraire et peu solide.

Les autres motifs de doute reposent sur des impressions personnelles qu’il est impossible de discuter ici, mais qu’il est permis de ne pas partager.

Au total, il n’y a pas lieu de rejeter la tradition.



I

FORME ET SUJET


Deux personnages seulement sont en présence, Hippias et Socrate, et le dialogue s’engage aussitôt sous forme dramatique, sans indication du lieu de la scène ni des circonstances de la rencontre.

Mais le début de la conversation est destiné à présenter au lecteur le personnage d’Hippias, qui étale naïvement sa suffisance vaniteuse et ses prétentions devant l’ironie de Socrate. Il annonce une prochaine séance où il doit lire une de ses compositions. À ce propos, Socrate lui pose une question sur la nature du beau, dont il vient de parler incidemment.

Qu’est-ce que le beau ? C’est le problème dont l’examen remplit le reste du dialogue. Il s’agit d’arriver à une définition sur laquelle les deux interlocuteurs soient d’accord. Suivant la méthode ordinaire de Socrate, un certain nombre de définitions sont successivement proposées par Hippias et rejetées après examen comme insuffisantes. La conversation finit sur un aveu ironique d’impuissance placé dans la bouche de Socrate.



II

L’ART DRAMATIQUE


La physionomie des deux interlocuteurs est vivement rendue, avec un art souvent admirable.