Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/933

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉPINOMIS
OU
LE PHILOSOPHE.
Séparateur


Mêmes interlocuteurs que dans les Lois :
L’ATHÉNIEN, CLINIAS LE CRÉTOIS, ET MÉGILLE LE LACÉDÉMONIEN.


[973a] Clinias. Nous voici rassemblés tous trois, comme nous en sommes convenus, toi, Mégille et moi, pour examiner de quelle manière nous traiterons de cette partie de la prudence qui, selon nous, préparerait parfaitement l’homme qui l’aurait comprise à acquérir toute la sagesse dont la nature humaine est capable. Car pour tout [973b] ce qui se rapporte d’ailleurs à la législation, nous en avons traité suffisamment, à ce qu’il nous semble. Mais cette question, la plus importante qu’on puisse agiter et résoudre, je veux dire quelles sciences peuvent faire un sage d’un homme mortel, nous ne l’avons ni agitée ni résolue. Abordons-la aujourd’hui ; autrement nous laisserions imparfait un ouvrage que nous avons tous entrepris avec la résolution de nous expliquer avec clarté depuis le commencement jusqu’à la fin.

L’Athén. C’est bien dit, mon cher Clinias ; cependant tu vas entendre un discours qui te paraîtra étrange, quoiqu’à certains égards il ne le soit pas. [973c] La plupart de