Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/905

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
SUR LE TIMÉE.


Page 185.

Théorie de la sensation : Première condition : impression faite par l’objet sur une partie quelconque du corps ; seconde condition : que cette partie soit assez mobile pour communiquer cette impression aux parties qui forment un cercle autour d’elle, en produisant sur ces parties la même impression qu’elle a reçue, jusqu’à ce que le mouvement parvienne de proche en proche à l’intelligence, et l’avertisse de la présence de l’agent ; car c’est en qualité d’agent que l’objet nous est donné. Supposez le contraire, supposez que l’impression ait lieu sur une partie du corps peu sensible qui ne la communique pas aux autres, l’impression locale n’est pas suivie d’une modification générale de l’économie, aperçue par intelligence, c’est-à-dire de sensation. Cette théorie de la sensation est à peu de chose près celle qui, par Aristote, s’est introduite dans l’école et y subsiste. — La théorie de la douleur et du plaisir ici exposée est celle du Philèbe et de la République. — Quant aux sensations particulières, propres aux différents sens, Stalbaum pense que les opinions exprimées dans le Timée, au nom de Timée le pythagoricien, doivent être en grande partie rapportées à des physiologistes de l’école pythagoricienne, et souvent aussi à Empédocle. Il serait surtout curieux de rechercher les traces historiques de la théorie des couleurs, qui se lie à celle de la vision. Stalbaum, qui est très-instructif sur tous ces points, cite un passage de l’histoire de la théorie des couleurs de Goethe, où le grand poète expose et discute la théorie d’Empédocle et de Platon, Geschichte der Farbenlehre, i, 1 et 4 ; ii, 8.