Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/903

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
357
SUR LE TIMÉE.


Page 177. — Si la terre que l’on a desséchée au feu renferme encore quelque humidité, elle devient, en se refroidissant, une pierre de couleur noire. Bekker, p. 80 : γέγονε τὸ μελὰν χρώμα ἔχον λιθός.

Stalbaum, p. 351, s’étonne que des critiques aient cherché de quelle pierre il est question, quand l’omission de l’article indique qu’il s’agit de toute pierre noire. Nous pourrions nous étonner à notre tour que Stalbaum ait pu croire, parce qu’un article est omis, que Platon parle ici de toute espèce de pierres noires, quand partout, et dans ce qui précède et dans ce qui suit, il parle toujours de corps déterminés, par exemple, dans cette même phrase, de la tuile. La pierre en question est le basalte, selon Lindau.


Page 178. — L’air condensé avec force ne peut être dissous, si l’élément dont il est formé n’est lui-même détruit. Bekker, page 81 : βίᾳ δὲ ἀέρα ξυστάντα οὐδὲν πλὴν ϰατὰ τὸ στοιχεῖον.

L’élément dont l’air est formé sont les triangles dont il est question dans la phrase précédente. Πλὴν est dans tous les manuscrits, et donne un sens fort convenable. Lindau, et, après lui, Ast et Stalbaum, corrigent πλὴν en πάλιν, correction arbitraire et peu raisonnable d’ailleurs ; car ce serait dire que l’air condensé avec force ne peut jamais être décomposé à aucune condition. Ficin a lu πλήν : nisi per elementum. Le Roy : l’air assemblé violemment n’est dissoluble que par l’élément.