Stalbaum, ne voyant pas de motif et de sens à cet accusatif σπαρείσας αὐτὰς (spareisas autas), propose de lire δέοι δὲ μετὰ σπαρείσας αὐτὰς….. (deoi de meta spareisas autas…..) Cette leçon, très-arbitraire, est aussi très-inutile ; il faut entendre que chaque âme, distribuée dans tel ou tel astre, devient un animal religieux. Platon aurait pu dire : δέοι δὲ σπαρείσας αὐτὰς… φύναι ζῶα (deoi de spareisas autas… phusai zôa), ou bien σπαρείσαν αὐτῶν ἑϰάστην (spareisan autôn hekastên… phunai zôon). Mais il est inutile de s’arrêter à faire voir que toutes ces leçons reviennent au même.
Il est ici question de la célèbre métempsycose ou passage successif de l’âme à travers des formes diverses qui lui servent de punitions ou de récompenses. Stalbaum, en renvoyant aux passages analogues du Phèdre, du Phédon, du Politique, de la République (l. x) et des Lois (l. x), soutient qu’une comparaison et une étude sérieuse de tous ces passages montrent aisément un jeu d’esprit où jusqu’ici on a voulu voir une doctrine sérieuse : Philosophum in hoc argumento tractando ingenii lusui nonnihil indulsisse ut in re quæ mentis humanæ intelligentium superaret. Il est pourtant singulier que Platon revienne aussi souvent, et dans des ouvrages écrits à toutes les époques de sa vie, sur une opinion qui serait à ses yeux un pur badinage. Il ne faut pas oublier que cette opinion était celle de la grande école