supérieur au monde, puisqu’il lui a servi de modèle. Ce plan, ce modèle, ce sont les idées, types invisibles de toutes les choses visibles, raisons incréées de toutes les choses créées, lois de tous les phénomènes, genres de tous les individus, qui, par rapport à Dieu, sont les pensées qui l’ont dirigé dans la formation du monde, et, par rapport au monde, sont ses principes et ses lois. Je ne sais pourquoi Stalbaum rapproche de cette théorie celle de Philolaüs avec ses trois termes, l’infini, τὸ ἄπειρον (to apeiron), ou la matière même de ce monde ; la cause, τὸ αἴτιον (to aition), Dieu ; le fini, τὸ πέρας (to peras), qui, selon Stalbaum, est l’analogue des idées. Sans nier des ressemblances, qui attestent une même école, la grande école du théisme antique, on peut douter que Platon ait emprunté ses idées au fini de Philolaüs ; et Stalbaum sait tout aussi bien que nous que tel n’est pas l’antécédent de cette belle et profonde théorie. Son véritable antécédent est la théorie de la définition de Socrate, pour la partie psychologique et logique, et pour l’ontologie, l’école de Mégare. Nous nous permettrons de remarquer, une fois pour toutes, que Stalbaum se complaît un peu trop à signaler entre les devanciers de Platon et Platon lui-même une foule de ressemblances plus apparentes que réelles. On ne saurait trop le redire : tout en rappelant les ressemblances qui établissent la suite et l’enchaî-