Parménide, quand une chose ressemble à l’idée, est-il possible que cette idée ne soit pas semblable à sa copie dans la mesure même où celle-ci lui ressemble ? ou y a-t-il quelque moyen de faire que le semblable ressemble au dissemblable ? — Il n’y en a point. — N’est-il pas de toute nécessité que le semblable participe de la même idée que son semblable ? — Oui. — Et ce par quoi les semblables deviennent semblables en y participant, n’est-ce pas cette idée ? — Assurément. — Il est donc impossible qu’une chose soit semblable à l’idée, ni l’idée à une autre chose ; sinon, au-dessus de l’idée il s’élèvera encore une autre idée ; et si celle-ci a son tour ressemble à quelque chose, une autre idée encore ; et toujours il arrivera une nouvelle idée, s’il arrive toujours que l’idée ressemble à ce qui participe d’elle. — Tu as raison. — Ce n’est donc pas par la ressemblance que les choses participent des idées, et il faut chercher un autre mode de participation. » Bekker, page 15 : τὰ μὲν εἶδη ταῦτα ὥσπερ παραδείγματα, etc.
Ainsi Platon avait trouvé bien vite des adversaires : c’étaient ceux des écoles auxquelles Platon se rattachait. Aristote nous les représente seul aujourd’hui ; mais il n’a pas plus inventé les argumens qu’il reproduit, que Platon n’a lui-même inventé la théorie des idées. Si l’école de Mégare