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NOTES

la question même, à savoir : ἐν ἑϰάστῳ εἶναι. Parménide demande à Socrate : L’idée est-elle tout entière avec son unité dans chaque individu ? Socrate doit lui répondre : Pourquoi n’y serait-elle pas ? De là l’objection de Parménide : Comment la même chose peut-elle être en plusieurs lieux à la fois ? Il me semble donc que, pour être fidèle à la gradation de cette première polémique, il faut lire : ἐνεῖναι, au lieu de ἓν εἶναι, qui est la vieille leçon. Schleiermacher est le premier qui l’ait combattue ; mais Heindorf et Bekker l’ont maintenue. Dans ce cas, ils auraient dû la reproduire ou même la transporter dans toute la suite de ce passage, et lire plus bas : ὅλον ἄμα ἓν ἔσται, et plus bas encore : ἑϰάστῳ ἂν ἓν εἴη, qui sont les anciennes leçons. Il y a, ce me semble, une manifeste inconséquence à admettre sur ces deux derniers points la correction de Schleiermacher, ἐνείη et ἔνεσται, et à ne point admettre la première, ἐνεῖναι. J’ai suivi partout Schleiermacher dans les passages mentionnés, mais je m’en sépare plus bas ; Bekker, page 15, ligne 2 : Εἶτα οὐϰ εἶδος ἔσται τοῦτο τὸ νοούμενον ἓν εἶναι, ἀεὶ ὂν τὸ αὐτὸ ἐπὶ πᾶσιν. Je pense qu’il faut lire ici avec l’ancien texte, Heindorf et Bekker, ἓν εἶναι, ce qui est pensé comme étant un, τὸ νοούμενον ἒν εἶναι, et non pas, avec Schleiermacher, ἔνειναι ; car, indépendamment du sens philosophique qui réclame l’ancienne leçon,