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TIMÉE DE LOCRES.

lités sensibles, le chaud, le froid, le sec, l’humide, le poli, le raboteux, le mou, le dur, ce qui cède et ce qui résiste ; il juge même le pesant et le léger, mais c’est à la science à les définir, d’après leur tendance à se rapprocher ou à s’écarter du centre. Or le bas et le centre c’est la même chose ; car, dans une sphère, c’est le centre qui est le bas, et tout ce qui s’éloigne du centre jusqu’à la circonférence est le haut. Le chaud semble composé de parties subtiles qui tendent à dilater les corps ; le froid est composé de parties plus épaisses, et tend à resserrer les pores. Ce qui concerne le goût a une grande analogie avec le tact ; car c’est par l’union ou la séparation des parties, par leur introduction dans les pores et par leur configuration, que les aliments ont des saveurs âcres ou douces. Les sucs qui engourdissent la langue ou qui la frottent rudement paraissent âcres ; ceux qui la piquent avec moins de force semblent salés ; ceux qui produisent l’effet contraire sont doux et agréables. Les odeurs ne se divisent point en espèces parce que les pores par lesquels elles pénètrent sont étroits, et leur orifices formés de parties trop résistantes pour être resserrés ou dilatés par les vapeurs qui s’exhalent des coctions ou des putréfactions soit de la terre, soit des objets terrestres ; aussi