telligible comme ce monde l’est de ce qui tombe sous les sens.
Solide, tangible, visible, il est composé de terre, de feu, et des deux corps qui servent de moyens termes entre ceux-là, l’air et l’eau. Il est composé de la totalité de chacun de ces corps, qui sont en lui tout entiers, et dont aucune partie n’a été laissée hors de lui, afin que le corps de l’univers se suffise à lui-même, et ne puisse être blessé ni par les corps extérieurs à lui, parce qu’il n’y en a point, ni par ceux qu’il contient ; par au dedans de lui tout est dans la proportion la plus juste et en parfait équilibre : aucune de ses parties n’est ni plus forte ni plus faible que l’autre ; l’une ne s’accroît pas aux dépens de l’autre ; le rapport qui les unit les maintient dans une harmonie indestructible. En effet, trois termes étant donnés à des intervalles proportionnels, le moyen est au premier comme le troisième est au moyen ; on peut renverser et alterner les termes de la proportion sans la détruire : de quelque manière qu’on les dispose, l’égalité des rapports subsiste. La figure et le mouvement du monde concourent à lui donner de l’harmonie : sa figure, parce qu’étant sphérique et semblable à elle-même dans tous les sens, elle peut renfermer en elle toutes les autres figures régulières ; son mouvement, parce qu’il décrit éternellement un