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CRITIAS.

ces noms dans leur propre idiome ; à son tour, il ne s’attacha aussi qu’à ce sens, et le transporta dans notre langue. Ces manuscrits de Solon étaient chez mon père ; je les garde encore chez moi, et je les ai beaucoup étudiés dans mon enfance. Ne soyez donc pas surpris de m’entendre moi-même employer des noms grecs ; vous en savez la raison. Voici à peu près de quelle façon commençait cette longue histoire.

Nous avons déjà dit que quand les dieux se partagèrent le monde, chacun d’eux eut pour sa part une contrée, grande ou petite, dans laquelle il établit des temples et des sacrifices en son honneur. L’Atlantide étant donc échue à Neptune, il plaça dans une partie de cette île des enfants qu’il avait eus d’une mortelle. C’était une plaine située près de la mer et vers le milieu de l’île, la plus fertile des plaines. À cinquante stades plus loin, et toujours vers le milieu de l’île, était une montagne peu élevée. Là demeurait avec sa femme Leucippe, Événor, un des hommes que la terre avait autrefois engendrés. Ils n’avaient d’autre enfant qu’une fille, nommée Clito, qui était nubile quand ils moururent tous deux. Neptune en devint épris et s’unit à elle. Puis, pour clore et isoler de toutes parts la colline qu’elle habitait, il creusa alentour un triple fossé rempli d’eau, enserrant deux remparts