tremblements de terre ont fait disparaître, et qui n’a laissé que de faibles ruisseaux alentour ; mais alors elle fournissait une eau abondante et salutaire en hiver comme en été. Ainsi vivaient ces guerriers, défenseurs de leurs concitoyens et chefs avoués des autres Grecs. Quant à leur nombre, ils avaient soin le plus possible d’avoir toujours à leur disposition la même quantité, d’hommes et de femmes en état de porter déjà les armes et de les porter encore, c’est-à-dire vingt mille.
Voilà quels étaient ces hommes, et comment ils gouvernaient sans cesse avec justice leur cité et la Grèce, objets de l’admiration de l’Europe et de l’Asie pour la beauté de leurs corps et pour toutes les vertus dont leurs âmes étaient ornées.
Maintenant, mes amis, je vais vous faire connaître la situation de leurs ennemis, en remontant aux commencements de leur histoire, si toutefois je n’ai pas perdu le souvenir de ce qui m’a été raconté dans mon enfance.
Je dois vous prévenir qu’il ne faut pas vous étonner de m’entendre souvent donner des noms grecs à des barbares : en voici la raison. Lorsque Solon songeait à faire passer ce récit dans ses poëmes, il s’enquit de la valeur des noms, et il trouva que les Égyptiens, qui les premiers écrivirent cette histoire, avaient traduit le sens de