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CRITIAS.

le Lycabète[1] pour limite du côté qui fait face au Pnyx. Elle était revêtue de terre de tous côtés, et, à l’exception de quelques endroits, le plateau qui la couronnait était parfaitement uni. Sur les flancs étaient établis les artisans et ceux des laboureurs dont les champs l’avoisinaient. La classe des guerriers résidait seule sur le sommet, autour du temple de Minerve et de Vulcain, et elle avait entouré cette enceinte d’une seule clôture comme le jardin d’une seule famille. Ils avaient construit vers le nord des maisons qui leur étaient communes, avec des salles où l’hiver ils prenaient ensemble leurs repas, et ils avaient tout ce qui est nécessaire dans la vie commune pour les besoins des habitants ou pour le service des temples, l’or et l’argent excepté, car ils n’en faisaient aucun usage. Également éloignés du faste et de la pauvreté, leurs habitations étaient décentes ; ils y vieillissaient, ainsi que les enfants de leurs enfants, et les transmettaient successivement, telles qu’ils les avaient reçues, à des fils semblables à eux. Pendant l’été, ils quittaient leurs jardins, leurs gymnases, les salles où se prenaient les repas ; le midi de l’Acropolis leur en tenait lieu. À la place où se trouve aujourd’hui la citadelle était une source que des

  1. Montagne de l’Attique, située derrière le Pnyx.