était nécessaire à leur existence et à celle de leurs enfants. Parmi eux, il n’y avait pas de fortunes particulières ; tous les biens étaient en commun : ils n’exigeaient des autres citoyens rien au delà de ce qu’il leur fallait pour vivre, et remplissaient en retour toutes les obligations que notre entretien d’hier attribuait aux défenseurs de la patrie tels que nous les concevons. On prétend en outre, avec beaucoup de vraisemblance, que notre pays s’étendait alors jusqu’à l’Isthme d’un côté, et de l’autre, jusqu’aux monts Cithéron et Parnèthe, d’où il descendait, laissant à droite Oropie et à gauche, vers la mer, le fleuve Asope. Une des meilleures preuves de l’incomparable fertilité de cette contrée, c’est qu’elle pouvait nourrir une grande armée composée de gens du voisinage dépendants de nous ; et, en effet, ce qui reste de cette terre surpasse encore aujourd’hui toutes les autres pour les productions de tous genres, la qualité des fruits et l’abondance des pâturages. Telle était l’excellence et la fécondité du sol de l’Attique. Qui le croirait, et notre pays d’aujourd’hui peut-il donner quelque idée de l’ancien ? Toute l’Attique se détache en quelque sorte du continent, et s’avance au loin dans la mer, semblable à un promontoire. La mer qui lui sert de ceinture est partout très-profonde. Or, dans les terribles inondations qui,
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CRITIAS.