pèce humaine tout entière. Les dieux gouvernèrent ainsi les pays qui leur échurent. Vulcain et Minerve, qui avaient la même nature, et comme venant du même père et comme marchant au même but par leur commun amour pour les sciences et pour les arts, eurent ensemble en partage notre pays[1], qui convenait singulièrement à leur vertu et à leur sagesse. Ils inspirèrent aux indigènes le goût du bien et d’un gouvernement régulier. Les noms de ces premiers citoyens ont été conservés ; mais leurs actions ont disparu de la mémoire des hommes, par la destruction de ceux qui leur ont succédé et par l’éloignement des temps ; car, comme nous l’avons dit, il n’y a qu’une race qui ait survécu : c’est celle des habitants des montagnes, hommes sans lettres, qui n’avaient conservé que les noms des anciens maîtres du pays, et savaient très-peu de chose de leurs actions. Ils se plurent donc à donner ces anciens noms à leurs enfants, sans connaître les vertus et les institutions de leurs ancêtres autrement que par des traditions incertaines ; et ils demeurèrent, pendant plusieurs générations, eux et leurs enfants, si embarrassés
- ↑ La trace du culte de Vulcain en Attique subsiste dans le nom de l’une des quatre tribus qui comprenaient primitivement toute la population. Voyez Pollux, VIII, 109. Eschyle, dans les Euménides, v. 13, appelle les Athéniens enfants de Vulcain.