et s’étendent dans toute la longueur du corps. Pour conserver intacte la semence, il l’enferma ainsi comme dans une enveloppe de pierre, à laquelle il donna des articulations, pour qu’elle fût flexible et se prêtât à tous les mouvements ; et, à cet effet, il employa la nature de divers intermédiaires entre la dureté des os et la fluidité de la moelle. Mais comme il pensait [74b] que les os étaient de leur nature trop secs et trop raides, que quand la chaleur viendrait et qu’elle serait suivie du froid elle les ferait pourrir, et qu’alors ils corrompraient bientôt la semence qu’ils contiennent, Dieu forma les nerfs et la chair : les nerfs pour lier tous les membres, et afin qu’en se déployant et en se repliant autour des articulations ils rendissent le corps capable de s’étendre et de se courber ; la chair pour le garantir contre la chaleur, le défendre du froid et le préserver des chutes, comme ferait un vêtement rembourré de laine, [74c] parce qu’elle cède mollement et facilement au choc des corps. Il plaça dans la chair une humeur tiède, qui s’exhale et transpire au dehors pendant l’été et porte la fraîcheur dans toutes les parties du corps, et qui pendant l’hiver nous protége, dans une certaine mesure, par le feu qu’elle contient, contre le froid qui nous environne et nous saisit. C’est dans cette pensée que celui qui nous a formés, ayant
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/752
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
TIMÉE.