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TIMÉE.

Afin de pouvoir traiter des impressions en suivant l’ordre des différents genres, plaçons en premier lieu ce qui concerne le corps et l’âme.

Demandons-nous d’abord pourquoi nous disons que le feu est chaud, et pour cela recherchons comment il opère une sorte de décomposition et de dissolution dans notre propre corps. [61e] Car, nous sentons presque tous que l’impression que le feu produit sur nous, a quelque chose de l’action d’un corps acéré : il faut songer que ses côtés sont saillants, ses angles aigus, ses triangles petits, ses mouvements rapides, et que toutes ces qualités le rendent fort et tranchant, en sorte qu’il divise toujours [62a] de ses pointes tout ce qu’il rencontre ; enfin, il ne faut pas oublier que la manière dont cette espèce de corps a été formée, lui donne particulièrement et exclusivement le pouvoir de découper et de morceler nos corps en petites parties, et de produire ainsi, selon toute vraisemblance, l’impression que nous appelons chaleur. Quoique l’impression contraire n’ait aucun besoin d’explication, nous ne laisserons pas d’en parler. Les objets humides qui environnent notre corps, et dont les éléments sont grands, pénètrent en nous, chassent les éléments plus petits dont elles ne peuvent occuper la place, compriment l’humeur liquide [62b] qui est en nous, de variée et mobile qu’elle