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TIMÉE.

comment et par quels moyens se produisent le mouvement et le repos, il en résultera pour nous de nombreux embarras [57e] dans la suite de ce discours. Nous en avons déjà dit quelque chose ; mais ajoutons encore ceci, qu’entre deux choses semblables le mouvement ne peut avoir lieu. En effet, qu’il y ait une chose mue sans un moteur, ou un moteur sans une chose mue, cela est fort difficile, ou pour mieux dire, impossible. Or, sans moteur ni chose mue, il n’y a pas de mouvement ; et une chose semblable à une autre ne peut ni la mouvoir, ni être mue par elle. Plaçons donc toujours le repos dans les choses semblables, [58a] et le mouvement dans les choses différentes. Ce qui rend les choses différentes, c’est l’inégalité. Nous avons expliqué l’origine de l’inégalité[1], mais nous n’avons pas dit comment il se fait que les individus, même séparés par genres, ne cessent de se mouvoir et de s’agiter entre eux. Voici donc ce que nous en dirons maintenant. Le cercle de l’univers, qui comprend en soi tous les genres, et qui, par la nature de sa forme sphérique, aspire à se concentrer en lui-même, resserre tous les corps et ne permet pas qu’aucune place reste vide. C’est pour cela que [58b] le feu

  1. Voyez, vers le commencement du dialogue, la distinction entre la nature du même et la nature du divers, et plus bas la cause de la variété.