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TIMÉE.

ces sortes de choses comme d’individus distincts, mais il faut les appeler toutes et chacune d’elles des apparences soumises à de perpétuels changements. Nous appellerons donc des apparences le feu et tout ce qui a eu un commencement. Mais, l’être dans lequel elles apparaissent pour s’évanouir ensuite, [50a] celui-là seul peut être désigné par ces mots ceci et cela, tandis qu’on ne peut les appliquer aux qualités, au chaud, au blanc, à tout ce qui a son contraire, et en général aux phénomènes qui dérivent de ceux-là.

Mais il faut traiter ce sujet avec encore plus d’exactitude. Supposons qu’on fasse prendre successivement toutes les formes possibles à un lingot d’or, et qu’on ne cesse de remplacer chaque forme par une autre, si quelqu’un, en montrant une de ces formes, demandait [50b] ce que c’est, on serait certain de dire la vérité en répondant que c’est de l’or ; mais on ne pourrait pas dire, comme si cette forme avait une existence réelle, que c’est un triangle ou toute autre figure, puisque cette figure disparaît au moment même où l’on en parle. Si donc on répondait, pour éviter toute erreur : elle est l’apparence que vous voyez ; il faudrait se contenter de cette réponse. L’être qui contient tous les corps en lui-même est comme ce lingot d’or : il faut toujours le désigner par le