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TIMÉE.

trant quelque chose de la substance divisible et quelque chose de la substance indivisible, elle déclare, par le mouvement qui se fait dans toute l’étendue de son être, à quoi ce quelque chose est identique [37b] et de quoi il diffère, pourquoi, où, quand et de quelle manière il arrive que ce quelque chose existe ou soutient quelques rapports avec les choses particulières et sujettes à la génération et avec celles qui sont toujours les mêmes. La raison dont la vérité consiste dans son rapport avec ce qui est le même, peut avoir pour objet et le même et le divers ; et quand, dans les mouvements auxquels elle se livre sans voix et sans écho, elle entre en rapport avec ce qui est sensible, et que le cercle de ce qui est divers, dans sa marche régulière, apporte à l’âme entière des nouvelles de son monde, alors naissent des opinions et des croyances stables et vraies. [37c] Mais quand la raison a pour objet ce qui est rationnel, et que le cercle de ce qui est le même, révolu à propos, le découvre à l’âme, l’intelligence et la connaissance s’accomplissent nécessairement. Quant à savoir où ces choses se passent, quiconque dira que c’est ailleurs que dans l’âme, celui-là dira toute autre chose que la vérité.

L’auteur et le père du monde voyant cette image des dieux éternels en mouvement et vi-