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TIMÉE.
TIMÉE.

Nous l’avons dit aussi, et de cette même manière.

SOCRATE.

Et la génération des enfants ? N’est-il pas bien aisé de retenir, pour sa nouveauté, ce que nous avons prétendu, que les enfants devaient être communs entre tous, de façon que personne ne pût jamais reconnaître ses propres enfants, [18d] que tous s’estimassent parents de tous, que chacun crût trouver des frères et des sœurs dans tous ceux qui le pourraient être par leur âge, des pères et mères, des aïeux et aïeules dans tous ceux qui sont nés auparavant, des enfants et petits-enfants dans tous ceux qui viennent après[1] ?

TIMÉE.

Oui, et tout cela est facile à retenir par la raison que tu viens d’en donner.

SOCRATE.

Et afin de procurer les meilleures naissances possibles, ne vous souvient-il pas comment nous avons dit que les magistrats de l’un et de l’autre sexe devaient arranger secrètement les mariages, [18e] au moyen de certains tirages au sort, de manière que les bons et les méchants soient unis à des femmes semblables à eux, sans que personne

  1. République, V.