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PARMÉNIDE.

pas. — Oui. — Mais est-il possible qu’une chose qui est d’une certaine manière ne soit pas de cette manière sans qu’elle change de manière d’être ? — Cela n’est pas possible. — Ainsi, être d’une manière et être d’une autre [162c] indique toujours un changement. — Sans doute. — Or, le changement, c’est du mouvement ; ou bien devons-nous dire autrement ? — C’est du mouvement. — Mais l’un ne nous a-t-il pas paru être et n’être pas ? — Oui. — Il nous a donc paru être d’une manière et n’être pas de cette manière. — Oui. — L’un n’étant pas nous a donc paru en mouvement, puisqu’il nous a paru avoir changé de l’être au non-être. — Il semble. — Cependant, si l’un ne fait aucunement partie des êtres, comme en effet il n’en peut faire partie s’il n’est pas, il ne peut pas passer d’un endroit à un autre. — Sans contredit. — Il ne peut donc se mouvoir [162d] en changeant de lieu. — Non. — Mais il ne peut pas non plus tourner dans le même lieu, n’ayant pas de rapport avec le même ; car le même est un être ; or, ce qui n’est pas ne peut être dans aucun être. — C’est impossible. — L’un, n’étant pas, ne peut donc pas tourner en quelque chose où il n’est pas. — Non. — Cependant, l’un ne change pas non plus en s’altérant, ni s’il est, ni s’il n’est pas ; car, il ne pourrait être question de l’un s’il changeait de nature, mais d’autre chose. —