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PARMÉNIDE.

en disant que l’un n’existe pas ; et si nous avons dit vrai, il est évident que nous avons dit ce qui est ; n’est-ce pas ? — Oui. — Mais, puisque nous prétendons avoir dit vrai, nous prétendons [162a] aussi nécessairement avoir dit ce qui est. — Nécessairement. — L’un est donc n’étant pas, car s’il n’est pas n’étant pas, s’il laisse arriver quelque chose de l’être dans le non-être, de non-être aussitôt il devient un être. — Sans aucun doute. — Il faut donc, pour ne pas être, qu’il soit attaché au non-être par l’être du non-être, de même que l’être, pour posséder parfaitement l’être, doit avoir le non-être du non-être. En effet, c’est ainsi seulement que l’être sera et que le non-être ne sera pas, l’être en participant à l’être d’être un être et au non être d’être un non-être ; [162b] car ce n’est que de cette manière qu’il sera parfaitement un être ; le non-être, au contraire, en participant au non-être de ne pas être un non être et à l’être d’être un non-être ; car ce n’est aussi que de cette manière que le non-être sera parfaitement le non-être. — Très bien. — Puis donc que l’être participe du non-être, et le non-être de l’être, l’un aussi, s’il n’est pas, doit nécessairement participer de l’être par rapport au non-être. — Nécessairement. — Nous voyons donc l’être appartenir à l’un, s’il n’est pas. — Nous le voyons. — Et le non-être aussi, par cela même qu’il n’est