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PARMÉNIDE.

d’en dire un mot. Mais si c’est l’un, ce que nous désignons par celui-là, et non autre chose, qu’on suppose ne pas exister, il faut bien qu’il participe et de celui-là et de beaucoup d’autres choses. — À la bonne heure. — Il y a donc aussi en lui dissemblance par rapport aux autres choses ; car les autres choses étant différentes de l’un, doivent être aussi de nature différente. — Oui. — Et ce qui est de nature différente n’est-il pas divers ? — Sans contredit. — Et ce qui est divers, [161b] n’est-il pas dissemblable ? — Oui. — Et s’il y a des choses dissemblables à l’un, il est évident que ces choses dissemblables sont dissemblables à quelque chose qui leur est dissemblable. — Oui. — Il y a donc aussi dans l’un une dissemblance, par rapport à laquelle les autres choses lui sont dissemblables. — C’est évident. — Or, s’il a en lui une dissemblance à l’égard des autres choses, n’aura-t-il pas nécessairement une ressemblance avec lui-même ? — Comment ? — S’il y avait dans l’un de la dissemblance à l’égard de l’un, il ne pourrait pas être question d’une chose telle que l’un, et notre hypothèse ne porterait pas sur l’un, mais sur autre chose que l’un. [161c] — Certainement. — Or, c’est ce qui ne doit pas être. — Non. — Il faut donc que l’un ait de la ressemblance avec lui-même ? — Il le faut. — Mais il n’est pas non plus égal aux autres choses ; car s’il leur était