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PARMÉNIDE.

sont à la fois limitées et illimitées, elles ont les mêmes qualités les unes que les autres, [159a] et les qualités contraires. — Oui. — Or, les contraires sont ce qu’il y a de plus dissemblable. — À coup sûr. — Donc, elles seraient semblables à elles-mêmes et les unes aux autres par rapport à ces deux qualités, et en même temps par rapport à ces deux mêmes qualités, tout ce qu’il y a de plus contraire et de plus dissemblable soit à elles, mêmes soit aux autres. — Je le crains. — Ainsi les autres choses sont à la fois semblables et dissemblables et à elles-mêmes et les unes aux autres. — Oui. — Après avoir une fois montré que les choses autres que l’un sont susceptibles à la fois de ces qualités opposées, il ne nous serait pas difficile de faire voir qu’elles sont et les mêmes et autres les unes que les autres, en mouvement et en repos, [159b] et qu’elles réunissent ainsi tous les contraires. — Tu as raison.

Laissons donc cela comme suffisamment éclairci, et voyons si, en supposant que l’un existe, il en sera différemment des choses autres que l’un ou s’il n’en peut être que ce que nous venons de voir. — Volontiers. — Reprenons donc du commencement, et exposons ce qui doit arriver, si l’un existe, aux choses autres que l’un. — Exposons-le. — L’un n’est-il pas à part des autres choses, et les autres choses à part de l’un