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PARMÉNIDE.

[142b] Veux-tu maintenant que nous revenions à notre supposition, pour voir si, en reprenant la chose de nouveau, nous n’obtiendrons pas d’autres résultats ? — Très volontiers. — Ainsi ne disons-nous pas que si l’un existe, il faut lui attribuer tout ce qui suit en lui de son existence ? N’est-ce pas cela ? — Oui. — Reprenons donc du commencement.

Si l’un est, se peut-il qu’il soit sans participer de l’être ? Ne devons-nous pas reconnaître l’être de l’un comme n’étant pas la même chose que l’un ? Car, autrement, [142c] ce ne serait pas son être, et l’un n’en participerait pas ; mais ce serait à peu près la même chose que de dire : l’un est, ou l’un un. Or, ce que nous nous sommes proposé, c’est de rechercher ce qui arrivera, non pas dans l’hypothèse de l’unité de l’un, mais dans celle de l’existence de l’un. N’est-il pas vrai ? — Tout-à-fait. — Ainsi, nous voulons dire que est signifie autre chose que un. — Nécessairement. — Dire que l’un est, c’est donc dire en abrégé [142d] que l’un participe de l’être ? — Oui. — Disons donc encore une fois ce qui arrivera si l’un est. Examine si de notre hypothèse ainsi établie il ne suit pas que l’être est une chose qui a des parties. — Comment ? — Le voici. Si il est est se dit de l’un qui est, et un de l’être un, et si l’être et l’un ne sont pas la même chose,