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PARMÉNIDE.

pendant il faut vous complaire, puisque Zénon le veut aussi ; et du reste, nous sommes entre nous. Par où donc [137b] commencerons-nous ? Quelle hypothèse établirons-nous d’abord ? Voulez-vous, puisqu’il faut jouer ce jeu pénible, que je commence par moi et ma thèse sur l’unité, en examinant quelles seront les conséquences de l’existence ou de la non-existence de l’unité ? — Fort bien, dit Zénon. — Maintenant, reprit Parménide, qui est-ce qui me répondra ? Le plus jeune ? oui ; c’est celui qui élèvera le moins de difficultés, et qui me répondra le plus sincèrement ce qu’il pense ; et en même temps ses réponses ne me fatigueront pas. [137c] — Me voilà prêt, Parménide, dit alors Aristote ; car c’est moi que tu désignes, quand tu parles du plus jeune. Ainsi, interroge-moi, je te répondrai. — Soit.

Si l’un existe, il n’est pas multiple ? — Comment en serait-il autrement ? — Il n’a donc pas de parties, et n’est pas un tout ? — Eh bien ! — La partie est une partie d’un tout. — D’accord. — Or, le tout n’est-il pas ce dont aucune partie ne manque ? — Évidemment. — Donc, de l’une et de l’autre manière, comme tout et comme ayant des parties, l’un serait formé de parties ? — Nécessairement. — Ainsi, de l’une et de l’autre manière, [137d] l’un serait multiple et non un. — En effet. — Or, il faut que l’un soit un et non pas multiple.