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chit, ἀναψῦχον ; et dès que le principe rafraîchissant l’abandonne, le corps se détruit et meurt. C’est de là, à ce qu’il me semble, qu’est venu le nom de ψυχή. Mais non ; attends, je te prie. Je crois entrevoir une explication qui serait mieux accueillie chez Euthyphron ; car il se pourrait bien qu’on y dédaignât celle que je viens de donner, comme un peu grossière. Vois donc si toi-même tu trouveras celle-ci préférable.

HERMOGÈNE.

Parle.

SOCRATE.

A ton avis, qu’est-ce qui conduit et voiture notre corps pour le faire vivre et marcher ? N’est-ce pas l’âme ?

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Et ne crois-tu pas, avec Anaxagoras, qu’il existe une intelligence et une âme qui ordonne et maintient toutes choses ?

HERMOGÈNE.

Je le crois.

SOCRATE.

C’était donc fort bien fait de donner à cette force qui voiture et maintient la nature, φύσιν ὄχει καὶ ἔχει, le nom de φυσέχη, dont on a pu faire pour plus d’élégance ψυχή.