non être. Il est évident que l’étranger seul peut faire cette réserve. Ce point établi, tout le reste s’ensuit. Avec Bekker, je ne laisse à Théétête que πῶς, exclamation naturelle dans sa bouche à l’étrange énoncé de l’Éléate. Et celui-ci répond : « Oui, puisque tu as dit que réellement il n’est pas. » Et Théétête qui n’aperçoit pas la portée de cet aveu, le répète bravement. : « Non, il n’existe pas : ce n’est réellement qu’une apparence. » Et alors l’Éléate tire la conclusion : « Donc ce que nous appelons réellement une apparence n’est réellement pas un pur non-être. » Autant ce raisonnement est clair et simple dans sa subtilité même, autant celui de Schleiermacher est embrouillé : Théétête y est tout aussi délié que l’Éléate..
Raisons de détail contre la leçon de Schleiermacher.
1. Si on veut lire avec Heindorf et Schleiermacher οὐκοῦν ἀληθῶς γε φής, sur la foi d’un grand nombre de manuscrits, alors il faudrait lire aussi οὐκοῦν ἄρα dans la reprise de l’Éléate ; car les mêmes manuscrits qui donnent la première leçon donnent la seconde, et on ne peut les accueillir dans un cas et les repousser dans un autre. Or, les admettre tous renverse le sens entier de la phrase. Donc il faut lire : οὐκ ὃν ἀληθ.
2. Si on lit οὐκοῦν ἀληθῶς γε φής, il faut entendre : mais tu ne le dis pas véritablement (que ce qui pa-