Nous avons eu sous les yeux l’édition critique de Heindorf, le texte de Bekker, avec la traduction latine de Ficin, celui de Ast et sa nouvelle traduction latine ; enfin, la traduction allemande de Schleiermacher, seconde édition, Berlin, 1824.
Le Cratyle n’avait pas encore été traduit en français. Outre la difficulté du texte et l’apparente aridité du sujet, on avait dû reculer devant la nécessité de reproduire en grec même la multitude de mots indispensables pour rendre raison des étymologies. Partout où il ne s’agit pas de noms propres, Schleiermacher a osé substituer des équivalens, pris dans la langue allemande, en imitant les dérivations imaginées par Platon. Quand même la langue française nous eût offert les mêmes facilités, nous n’aurions pas cru devoir nous livrer à ce travail fort inutile ; car, malgré toutes ces substitutions plus ou moins heureuses, le Cratyle ne peut être compris, dans le