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certaines choses, parce qu’elles leur sont propres et personnelles, ils en blâment d’autres, parce qu’elles leur sont étrangères ; et de là naissent entre les hommes, en beaucoup de circonstances, beaucoup d’inimitiés.

LE J. SOCRATE.

J’en ai peur.

L'ÉTRANGER.

C’est une sorte de jeu que l’opposition de ces idées ; mais dans les choses de haute importance, c’est le mal le plus funeste qui puisse arriver à un État.

LE J. SOCRATE.

De quelles choses veux-tu parler ?

L'ÉTRANGER.

Mais, ce me semble, de toute la conduite de la vie. Ceux qui sont d’un naturel très modéré, toujours enclins à vivre tranquillement, faisant leurs affaires tout seuls et par eux-mêmes, également pacifiques chez eux et désirant l’être envers les États étrangers, portent ces dispositions dans des circonstances auxquelles elles ne conviennent pas, et parce que leurs goûts sont satisfaits, ils ne s’aperçoivent qu’ils deviennent incapables de combattre, qu’ils élèvent la jeunesse de la même manière, et sont à la merci de quiconque les attaque : ainsi, dans l’espace de peu d’années, eux, leurs enfants, et l’État tout