bien encore, si nous voyions exercer ’d’après des règles écrites, l’art d’élever les chevaux ou celui d’élever les troupeaux en général, ou la divination et toutes les divisions que renferme l’art du serviteur, ou les échecs et l’arithmétique dans toutes ses parties, soit pure, soit appliquée aux surfaces planes ou au profond et au solide ; en toutes ces matières ainsi traitées selon des règlemens écrits et non pas selon l’art, que verrions-nous arriver ?
Il est évident que tous les arts périraient absolument parmi nous, et ne pourraient plus jamais renaître, à cause de cette loi qui défend toute recherche, de sorte que la vie, déjà assez pénible, telle qu’elle est aujourd’hui, deviendrait tout-à-fait insupportable.
Et quoi ? Si nous décidons qu’il faut que toutes les choses que nous venons de dire se fassent selon des règlemens, et que nous préposions à leur exécution un homme désigné par les suffrages ou par le sort ; et si cet homme, sans s’inquiéter des règlemens, soit pour quelque bénéfice, soit par quelque complaisance particulière, entreprenait d’agir à l’encontre, sans y rien connaître, n’en résulterait-il pas encore un mal plus grave que dans le premier cas ?