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monstration claire et complète de l’objet de notre présente recherche, nous trouverons un secours merveilleux dans cette idée, qu’on ne peut admettre l’existence d’aucun art sans reconnaître celle d’un plus et d’un moins susceptibles d’être mesurés non-seulement entre eux, mais avec un milieu réellement existant. Si ce milieu existe, le plus et le moins existent aussi, et si le plus et le moins existent, ce milieu existe aussi, et si l’un des deux termes n’existe pas, aucun des deux ne peut exister.

LE J. SOCRATE.

Voilà qui est bien, mais ensuite ?

L'ÉTRANGER.

Il est évident que pour diviser l’art de mesurer, comme nous l’avons dit, nous aurons à y distinguer deux parties, dont l’une contiendra tous les arts dans lesquels le nombre, la longueur, la profondeur, la largeur et l’épaisseur se mesurent par leurs contraires, et l’autre, tous ceux qui prennent pour mesure le milieu, le convenable, l’à-propos, le nécessaire, et tout ce qui se trouve également éloigné des deux extrêmes.

LE J. SOCRATE.

Tu parles là de deux divisions bien vastes et bien différentes l’une de l’autre.