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SOCRATE.

Cherchons-en la raison. Ou plutôt ne nous la donne-t-il pas lui-même le mieux du monde, en disant :

Car seul il défendait leur ville et ses vastes remparts[1].

Il semble en conséquence qu’il était juste d’appeler le fils du sauveur l’Astyanax[2] de ce qui était sauvé par son père, ainsi que l’a fait le poète.

HERMOGÈNE.

Évidemment.

SOCRATE.

Qu’est-ce à dire ? Moi-même je n’entends pas encore bien cela, et toi tu l’entends ?

HERMOGÈNE.

Non, par Jupiter, ni moi non plus.

SOCRATE.

Et bien, mon cher, ne serait-ce pas Homère lui-même qui aurait donné ce nom d’Hector au héros troyen ?

HERMOGÈNE.

Pourquoi cela ?

SOCRATE.

Parce que ce nom me paraît avoir beaucoup de rapport avec celui d’Astyanax, et que l’un et l’autre ont tout l’air de noms grecs. Anax

  1. Iliad. XXII, 507.
  2. Astyanax, chef de la ville, de ἄστυ, ville, et ἄναξ, chef.