Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/323

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’ÉTRANGER.

Si nous nous rappelons bien oe que nous avons dit en commençant, nous avons appelé puissance capable de faire, toute puissance qui est cause que ce qui n’était pas arrive à l’être.

THÉÉTÈTE.

Nous nous le rappelons.

L’ÉTRANGER.

Tous les êtres vivants mortels, les végétaux qui croissent, soit d’une racine, soit d’une semence, à la surface de la terre, les corps inanimés fusibles et non fusibles contenus dans son sein, est-ce à quelque autre cause qu’à une puissance divine que nous attribuerons de les avoir fait passer du non-être à l’être ? Ou bien nous en tiendrons-nous à la doctrine et au langage du vulgaire ?

THÉÉTÈTE.

Quelle doctrine ?

L’ÉTRANGER.

Que la nature engendre toutes ces choses en vertu d’une certaine cause mécanique et dépourvue d’intelligence. Dirons-nous, au contraire, que cette cause est douée de raison et d’une science divine qui provient d’un Dieu ?

THÉÉTÈTE.

J’avoue qu’il m’arrive souvent, peut-être par