de faux. C’est pour cela que nous devons d’abord rechercher ce que c’est que discours, opinion, imagination, afin qu’après avoir bien connu toutes ces choses, nous puissions voir clairement ce qu’elles ont de commun avec le non-être, qu’après l’avoir vu nous démontrions l’existence du faux, et qu’après l’avoir démontrée nous emprisonnions le sophiste dans le faux, s’il le mérite, ou qu’au contraire nous le relâchions, pour le chercher ailleurs.
Vraiment, étranger, il paraît que nous avions bien raison de dire en commençant que le sophiste est une espèce difficile à saisir : il ne lui manque pas de barricades, qu’il faut enlever à mesure qu’il les élève, avant de pouvoir arriver jusqu’à lui. A peine avons-nous forcé celle de la non-existence du non-être, qu’il nous en oppose une autre, et que nous voilà obligés de démontrer que le faux existe et dans le discours et dans l’opinion ; après cela ce sera quelque autre difficulté, puis une autre encore ; il semble que nous n’en verrons jamais la fin.
Il faut avoir bon courage, Théétète, quand on avance toujours, ne fut-ce que pas à pas. Si on se décourage en pareille circonstance, que sera-ce en d’autres où l’on ne pourra faire un