Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manifestent, ont une existence, nos philosophes disent-ils que quelqu’une de ces choses est visible et tangible, ou bien qu’elles sont toutes invisibles ?

THÉÉTÈTE.

Tout cela sûrement est invisible.

L’ÉTRANGER.

Et prétendent-ils que quelqu’une de ces choses ait un corps ?

THÉÉTÈTE.

Ici ils ne répondent plus de la même manière sur toutes les parties de ta question. Pour l’âme, il leur semble qu’elle possède un corps. Quant à la sagesse et à tout le reste, ils ont également honte et de leur refuser une place parmi les êtres, et de soutenir que ce sont des corps.

L’ÉTRANGER.

Décidément, Théétète, voilà nos gens qui s’humanisent ; car parmi eux, les hommes semés par Cadmus, les vrais fils de la terre, n’auraient honte ni de l’un ni de l’autre de ces deux partis ; ils soutiendraient hardiment que tout ce qu’ils ne peuvent palper de leurs mains n’existe en aucune manière.

THÉÉTÈTE.

Telle est aussi à peu près leur pensée.

L’ÉTRANGER.

Continuons donc nos questions. Du moment