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terrible espèce d’ignorance, capable de balancer à elle seule toutes les autres.

THÉÉTÈTE.

Laquelle ?

L’ÉTRANGER.

D’imaginer qu’on sait ce qu’on ne sait pas; car c’est peut-être de là que viennent toutes les erreurs dans lesquelles tombe notre esprit.

THÉÉTÈTE.

Cela est vrai.

L’ÉTRANGER.

C’est proprement ce qu’on appelle sottise.

THÉÉTÈTE.

En effet.

L’ÉTRANGER.

Et comment appeler la partie de l’art de l’enseignement qui remédie à ce genre d’ignorance ?

THÉÉTÈTE.

Il me semble, étranger, que chez nous du moins, on l’appelle éducation, tandis que tout autre enseignement se rapporte à l’enseignement des métiers.

L’ÉTRANGER.

Il en est de même, Théétète, dans presque toute la Grèce. Maintenant il nous faut encore considérer si cette partie est indivisible, ou bien si elle présente des subdivisions qui méritent des noms particuliers.