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rapportant aux choses déjà existantes et toutes faites, qu’ils nous procurent par des raisonnements et des actions ou qu’ils défendent contre ceux qui voudraient nous les prendre, il semble qu’on peut les comprendre tous ensemble sous le titre de l’art d’acquérir.

THÉÉTÈTE.

Oui, cela me paraît juste.

L’ÉTRANGER.

Tout art étant donc destiné ou à faire ou à acquérir, de quel côté plaçons-nous la pêche à la ligne ?

THÉÉTÈTE.

Dans l’art d’acquérir, cela est évident.

L’ÉTRANGER.

Mais n’y a-t-il pas deux espèces d’acquisition, l’une par consentement mutuel, comme les dons, les marchés, les salaires ; l’autre par force, soit au moyen des paroles, soit au moyen des actions, et qu’on pourrait appeler l’acquisition violente ?

THÉÉTÈTE.

Je le crois, d’après ce que nous avons dit tout à l’heure.

L’ÉTRANGER.

Maintenant l’acquisition violente ne se divise-t-elle pas en deux ?