sommes d’accord sur tout ceci ; car ton silence est pour moi un consentement ; il nous faut bien reconnaître que la convention et l’usage contribuent pour quelque chose au choix des termes dont nous nous servons pour exprimer nos pensées. Prenons, par exemple, les noms de nombre. Où trouverais-tu pour chaque nombre un nom qui lui ressemblât, si tu ne t’en rapportais un peu sur la propriété des noms à un accord, à une convention faite avec toi-même ? Pour moi, j’aime sans doute que les noms ressemblent autant que possible aux objets ; mais en vérité il faut prendre garde, comme disait Hermogène, de trop foire violence aux mots pour les ramener à cette ressemblance, et on est souvent contraint, pour en justifier le sens, d’en appeler tout simplement à la convention. Mais le nom le mieux fait est celui qui se compose entièrement, ou du moins en grande partie, d’éléments semblables aux choses, car ce sont là ceux qui conviennent ; le nom le plus mal fait est celui qui n’en renferme aucun. Dis-moi maintenant quelle vertu nous devons reconnaître aux noms et quel est le bien qu’ils produisent.
Je crois, Socrate, qu’ils ont la vertu d’enseigner, et qu’on peut dire, sans restriction,