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soit impossible de dire qu’il est Hermogène, s’il ne l’est pas.

CRATYLE.

Que veux-tu dire ?

SOCRATE.

Ta pensée serait-elle qu’en aucun cas il n’est possible de dire faux[1] ? Est-ce là ce que tu veux dire ? Cette opinion a trouvé, mon cher Cratyle, et trouve encore bien des partisans.

CRATYLE.

En effet, Socrate, quand je dis ce que je dis, puis-je dire ce qui n’est pas ? Dire le faux, ne serait-ce pas dire ce qui n’est pas ?

SOCRATE.

Voilà, mon cher, un raisonnement trop raffiné pour moi et pour mon âge. Réponds-moi seulement sur cette question : s’il est impossible de dire le faux, n’est-il pas possible de parler faux ?

CRATYLE.

Je n’admets pas même qu’on puisse parler faux.

SOCRATE.

Ni s’énoncer, ni interpeller quelqu’un à faux ? Si, par exemple, un homme qui te rencontre en

  1. Voyez plus haut, p. 5.