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primitifs et des noms dérivés, dès lors que ce sont des noms.

HERMOGÈNE.

Sans contredit.

SOCRATE.

Mais ce pouvoir, c’est aux mots primitifs que les mots dérivés le doivent ?

HERMOGÈNE.

Il semble.

SOCRATE.

Bon ; mais les primitifs, qui ne viennent d’aucun autre, comment pourront-ils nous représenter les choses le mieux possible comme tout nom doit le faire ? Réponds-moi donc. Si nous étions privés de langue et de voix, et que nous voulussions nous désigner mutuellement les choses, ne chercherions-nous pas à nous faire comprendre, comme les muets, au moyen des signes de la main, de la tête et de tout le corps ?

HERMOGÈNE.

Nous ne pourrions faire autrement, Socrate.

SOCRATE.

Ainsi, par exemple, pour exprimer une chose élevée ou légère, nous imiterions la nature de cette chose en élevant la main vers le ciel ; pour désigner un objet bas ou pesant, nous ramènerions la main vers la terre ; s’il s’agissait de re-