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NOTES.

La première partie de cette phrase, depuis ϰαὶ χρῆσθαι jusqu’à τὸν τῶν πάντων θεὸν, est une sorte d’invitation à une société secrète avec serment, un retour au pythagorisme qui trahit un imitateur maladroit de Platon. La seconde partie, ϰαὶ τὸν τῶν π. θ., paraît à Tiedemann une interpolation de quelque chrétien platonicien. Pour moi, cette phrase ne me paraît pas être interpolée, mais venir de la même main qui, dans ces lettres, a écrit tant d’autres phrases semblables, plus affectées que profondes, et superficiellement alexandrines.



Page 96.

La Lettre viie est de beaucoup supérieure aux autres. Plutarque, dans la vie de Dion, s’en est servi, et Boeckh la regarde comme seule authentique ; mais il nous est impossible d’admettre que jamais Platon ait écrit les lignes suivantes : « Je n’ai jamais rien écrit et je n’écrirai jamais rien sur ces matières. Cette science ne s’enseigne pas, comme les autres, avec des mots ; mais, après un long commerce, et une vie passée ensemble dans la méditation de ces mêmes choses, elle jaillit tout à coup comme une étincelle, et devient pour l’âme un aliment qui la soutient à lui seul, sans autre secours. Je sais bien que mes écrits ou mes paroles ne seraient pas sans mérite ; s’ils étaient mauvais, j’en aurais un grand chagrin. Si j’avais cru qu’il était bon de livrer cette science au peuple par mes écrits ou par mes paroles, qu’aurais-je pu faire de mieux dans ma vie que d’écrire une chose si utile aux hommes, et de faire connaître à tous les merveilles de la nature ? »


Page 98. — C’est cette même insuffisance qui empêchera toujours un homme sensé d’avoir la témérité d’ordonner ici ses pensées en une théorie, et encore en une théorie inflexible, comme cela peut avoir lieu pour des images sensibles.