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NOTES.


ÉPINOMIS.

J’ai eu sous les yeux l’édition générale de Bekker et l’édition spéciale d’Ast (Platonis Leges et Epinomis ; 2 vol., 1814), la traduction latine de Ficin, et la traduction française de Grou que j’ai reproduite en la modifiant sur quelques points.


Page 3-4. — Le premier art est celui qui, si on en croit la tradition, détourna les premiers hommes de se nourrir de la chair les uns des autres, et leur apprit à faire de la chair des animaux un usage légitime. Bekker, part. III, vol. 3, p. 342, l. II : ἔστω δὴ πρῶτον μὲν ἡ τῆς ἀλληλοφαγίας τῶν ζώων ἡμᾶς τῶν μὲν, ὡς ὁ μῦθός ἔστι, τὸ παράπαν ἀποστήσασα, τῶν δὲ εἰς τὴν νόμιμον ἐδωδὴν καταστήσασα.


Ficin traduit cette phrase fort à son aise : Prima vero sit quæ ab humanarum carnium esu, qui ferarum ritu quondam inter homines inoleverat, ut fabulæ ferunt, abstinere jussit, et ad victum modestiorem nos revocavit. Ces mots ferarum ritu ont-ils la prétention de traduire τῶν ζώων, comme s’il y avait ὡς ἐγγίγνεται ἐπὶ τῶν ζώων ? Mais si contournée que soit la diction de ce dialogue, il est impossible d’y supposer une telle ellipse ; il vaut donc mieux prendre, avec Ast, τῶν ζώων dans le sens le plus général, qui est aussi le plus vrai, tous les êtres animés, et par conséquent les hommes aussi bien que les animaux. D’ailleurs, dans le sens de Ficin, il faudrait θηρίων, et non pas ζώων. L’opposition τῶν μὲν, τῶν δὲ, marque celle de l’anthropophagie et de l’habitude de manger la chair des animaux. Mais il faut convenir que ce style est aussi obscur que prétentieux.


Page 4. J’en demande pardon aux hommes de ces siècles reculés ; mais ceux dont nous venons de parler ne sont point les sages que nous cherchons. Bekker, p. 342 : Ἵλεῳ δ’ ἡμῖν οἱ πρόσθεν εἴησάν τε ϰαὶ εἰσίν· οἵ τινες μὲν γὰρ οὖν ἐλέγομεν, πρῶτοι χαιρέτωσαν.