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proprement parler, c’est εὐφεροσύνη, dont nous avons fait εύφροσύνη. Le mot ἐπιθυμία, passion, n’est pas difficile non plus ; il est clair que c’est une puissance qui s’introduit dans l’âme, ἐπὶ τὸν θυμὸν ἴουσα. Quant à θυμός, le courage, il provient sans doute de l’ardeur et du bouillonnement, θύσις, de l’âme. Maintenant, le désir, ἵμερος, a été nommé ainsi comme étant le courant ῥοῦς, qui entraîne le plus puissamment notre âme ; il coule avec impétuosité, ἰέμενος ῥεῖ, à la poursuite des choses ; il emporte l’âme dans la rapidité de son cours ; c’est de cette puissance impulsive qu’il a pris le nom d’ἵμερος. Le regret, πόθος, c’est le désir, le penchant vers un objet absent, et placé quelque part hors de notre portée ἄλλοθί που ὄντος ; en sorte qu’on appelle πόθος ce qui s’appelait ἵμερος, quand l’objet du désir était présent. L’Amour, s’appelle ἔρως, parce que son cours n’a pas son origine dans celui qui l’éprouve, mais qu’il vient du dehors en s’introduisant par les yeux ; par cette raison on l’appelait jadis ἔσρος de ἐσρεῖν, couler dans, car l’ο se prononçait ! bref ; en le faisant long, nous avons aujourd’hui ἔρως. Mais que. ne proposes-tu d’autres noms à examiner ?

HERMOGÈNE.

Que dis-tu de δόξα, opinion, et des autre mots de cette famille ?