ment. — Et ceux qui négligent de faire les sollicitations convenables ne le paraissent-ils pas mal agir ? — Oui, dit notre accusateur. — Comment donc ton ami aurait-il tort, si tu t’es mal conduit ? — Tu as raison. — Pourquoi, continua l’interlocuteur, les hommes se font-ils de pareils reproches ? Pourquoi accusent-ils ceux qu’ils n’ont pu persuader de n’être pas persuadés, tandis qu’ils ne songent pas à s’accuser eux-mêmes de n’avoir pas su persuader ? — Ici un autre des assistants prit la parole : si quelqu’un, dit-il, devait faire un bon usage de cet argent prêté et en éprouver un heureux secours, et qu’après avoir prié qu’on lui accordât ce secours, il n’essuyât qu’un refus, n’aurait-il pas bien raison de se plaindre ? — Celui à qui cet homme croit devoir s’adresser, ou peut lui prêter ou ne le peut pas. S’il ne le peut pas, comment aurait-on raison de lui demander une chose impossible ? Et s’il le peut, pourquoi ne l’a-t-on pas persuadé ? Comment ceux qui font de pareils raisonnements pourraient-ils avoir le sens commun ? — Mais par Jupiter, dit l’autre, il doit faire ces reproches pour que celui à qui il les adresse agisse mieux à son égard à l’avenir, ainsi que les autres amis qui l’écoutent. — Crois-tu donc qu’on réformera sa conduite, en écoutant quelqu’un qui pense et parle bien, ou en écoutant un homme qui se trompe ? — En écoutant celui qui parle bien. — Or, l’homme dont nous parlons ne te semblait pas bien penser. — En effet. — Comment donc ceux qui écouteront de pareils reproches en agiront-ils mieux ? — En aucune façon. — Dans quel but donc ferait-on ces reproches ? — L’interlocuteur avoua qu’il n’en savait rien.
Quelqu’un reprochait à un homme la faiblesse avec