les Syracusains qui chérissent véritablement leur pays pourraient être divisés. Portez donc vos offrandes et vos prières aux autels de tous tes dieux et à ceux qui sont dignes de partager avec eux vos hommages ; ensuite adressez-vous à vos concitoyens de tous les partis sans aucune différence et avec une égale douceur ; enfin ne vous arrêtez plus avant d’avoir [357d] entièrement exécuté et accompli, avec énergie et avec bonheur, les conseils que je viens de vous donner, semblables à des rêves divins qui nous transportent tout éveillés. »
Archippe et Philonide [357e] sont arrivés à Athènes avec les lettres que tu leur avais confiées, et ils nous ont donné de tes nouvelles. Ils ont eu promptement terminé leurs affaires avec les Athéniens ; car elles étaient de nature à ne souffrir aucune difficulté. Ils m’ont dit que tu souffres beaucoup de ne pouvoir te débarrasser du poids des affaires publiques qui ne te laissent aucun loisir. Tout le monde sait bien qu’il n’y a pas de plus grand bonheur que de se livrer librement à ses occupations particulières, [358a] surtout quand on les a choisies comme toi. Mais tu dois réfléchir que nous ne sommes pas nés pour nous seuls ; que notre vie se partage entre notre patrie, nos parents et nos amis, et qu’il faut faire une grande part aux circonstances où on se trouve. Quand la patrie nous appelle et nous remet ses intérêts, nous serions coupa-